Il luttait en silence contre ses propres démons intérieurs. Le 17 mars 1987, Joseph a pris la décision tragique de mettre fin à ses jours. Il était agriculteur, un homme courageux dévoué à sa famille et à ses terres, il avait l’âge de mon père, et sa mort nous a tous profondément bouleversés. Il faisait parti de mon quotidien car il travaillait avec mon père et moi, nous partagions le matériel agricole et notre main d’oeuvre était commune. C’était un ami et nous étions ensemble la veille de son décès.
Cette nouvelle m’a frappé de plein fouet, comme un coup de tonnerre dans un ciel serein. Un mélange chaotique de tristesse, de colère, de chagrin, de confusion et de regret s’est emparé de moi. Je me demande si j’aurais pu faire quelque chose pour éviter cette tragédie, reconnaître les signes avant-coureurs, être là d’une manière ou d’une autre et lui offrir le soutien dont il avait besoin.
Ensuite, il y avait la confusion, essayant de comprendre ce qui l’avait conduit à prendre une telle décision. Des questions tournaient dans ma tête sans réponse, et je me sentais impuissant face à la douleur qu’il devait avoir ressentie pour en arriver là. Certains ont considéré son geste comme de la lâcheté, mais pour moi c’était une libération. Il est difficile de juger son choix sans avoir vécu sa souffrance.
Parfois, ces questions restent sans réponse, et nous sommes laissés avec un sentiment de vide et d’incompréhension. Il faut se rappeler que nous sommes là les uns pour les autres, pour nous soutenir, pour nous écouter et pour nous rappeler que, même au milieu de la tourmente, il y a de la lumière et de l’espoir.
Depuis le 1er octobre 2021, un centre national d’appel 3114 a été mis en place. C’est un service dédié à offrir un soutien crucial à ceux qui luttent avec des pensées suicidaires ou des sentiments de désespoir. Les personnes qui y travaillent sont formées pour fournir un soutien émotionnel et des conseils dans les moments les plus sombres. Ils sont là pour aider à traverser ces moments difficiles et à trouver des solutions.
Je tiens à souligner que demander de l’aide n’est pas un signe de faiblesse, mais plutôt un acte de courage.
