600 euros par mois de retraite… Une blague ? Non, une réalité.
J’ai déposé ma demande de retraite en juillet 2024, six mois à l’avance, pour un départ au 1er janvier 2025. Naïvement, je pensais que ce délai suffirait à la MSA pour faire son travail. Il faut croire que j’ai surestimé les prouesses d’une administration au sommet de sa forme.
J’ai commencé à travailler à 16 ans comme aide familiale. Et comme tous les enfants d’agriculteurs, j’étais déjà au travail bien avant. Mais toutes ces années passées à œuvrer dans l’ombre ne comptent pas : ni dans les droits, ni dans la reconnaissance, et surtout pas dans les calculs de retraite.
Le 30 mars 2025, soit trois mois après ma date officielle de départ, je reçois enfin un virement. Je pense à un acompte… Raté. C’était le montant définitif : 1 800 euros pour trois mois, soit 600 euros bruts par mois.
Certes, je n’ai pas tous mes trimestres. Mais quand même… 600 euros, est-ce vraiment une retraite décente ? C’est une gifle. Une insulte. Une forme de maltraitance sociale qu’on inflige à celles et ceux qui ont travaillé toute leur vie.
Ce que je vis est le reflet d’un système en souffrance. Un système qui prétend protéger ses retraités, mais qui semble surtout les malmener.
Alors je m’interroge : où vont nos cotisations ? À quoi sert une caisse de retraite qui abandonne ceux qu’elle est censée soutenir ?
Combien faudra-t-il encore de parcours brisés, de vies invisibles, d’alertes ignorées, avant qu’on ouvre enfin les yeux ?
Ce n’est pas la charité qu’on veut. Ni la pitié. C’est simplement la justice.
Ce système n’est pas seulement malade, il est conçu pour ignorer, pour exclure, pour épuiser. Il produit l’injustice, la colère, et le mépris. C’est le résultat logique d’un fonctionnement qu’on refuse de remettre en question, et tant qu’on persistera à faire comme si tout allait bien, il continuera à laisser sur le carreau ceux qu’il prétend servir.
Combien faudra-t-il encore de témoignages, de colère, d’humiliations avant que les lignes bougent ?
Parce qu’au bout d’un moment… il vaut mieux en rire qu’en pleurer.
