Nous vivons une époque où tout s’accélère, se digitalise, s’automatise. La technologie simplifie nos gestes quotidien, mais elle complique ce qui compte vraiment : le lien, la confiance, la compréhension.
Peu à peu, sans qu’on s’en rende compte, la parole se raréfie. On hésite à dire ce qu’on pense, par peur d’être mal compris, jugé ou étiqueté. Les échanges sont devenus virtuels, les amitiés parfois aussi. Un message, un like, une visioconférence prennent la place des vraies conversations, des regards, des gestes simples. Le progrès nous connecte et nous éloigne à la fois, si bien que l’humain, le vrai, se fait rare.
Dans ce monde qui ne s’arrête jamais, beaucoup de nos aînés se sentent perdus. Eux qui ont grandi dans un univers paisible, mais profondément humain, où une poignée de main valait engagement, regardent avec stupeur cette époque où tout va vite et où tout se complique. Ils doivent désormais se méfier des appels suspects, des courriels frauduleux et des promesses trop belles pour être vraies, si bien que la confiance a cédé la place à la méfiance.
Ils ont traversé des bouleversements que peu d’entre nous peuvent vraiment imaginer : Du cheval de trait au tracteur, de la lampe à pétrole à l’électricité, du lavoir à la machine à laver, du train à vapeur au TGV, de l’encrier au tableau numérique, de la radio au smartphone, du courrier manuscrit au courriel instantané, etc… Ils ont connu l’arrivée de l’électricité, des téléphones, des ordinateurs, et maintenant de l’intelligence artificielle et ils ont su s’adapter, souvent en silence mais toujours avec humilité. Mais aujourd’hui, ce n’est pas le progrès qui leur fait peur, c’est le sentiment d’être laissés de côté dans un monde sans visage.
Pour celles et ceux qui ont grandi avec Internet, les réseaux sociaux et les smartphones, le monde numérique est une évidence, mais n’oublions pas celles et ceux qui ont tracé le chemin. Un monde qui avance sans ceux qui l’ont bâti est un monde qui risque de perdre sa mémoire… et peut-être, un peu de son âme.
Il est temps de rendre à chacun, quel que soit son âge, le droit d’être écouté, respecté et accompagné.
