La colère… Elle s’est infiltrée en moi, comme une ombre silencieuse, dès l’enfance. Elle s’est nourrie de petits incidents que le monde extérieur jugeait sans importance, mais qui, en moi, prenaient une résonance disproportionnée, un écho amplifié dans les recoins les plus sombres de mon être. Avec le temps, elle s’est alourdie, devenant une part intégrante de moi, tissée de déceptions, de frustrations et d’injustices accumulées en silence.
Aujourd’hui, à 62 ans, je me confronte à cette colère, déterminé à en démêler les fils empoisonnés, à la comprendre et à l’apaiser au plus profond de ma conscience. Mon livre n’est ni une accusation, ni une recherche de coupables, mais un partage, une démarche de paix envers moi-même.
Je comprends que certains membres de ma famille aient pu mal réagir à sa lecture, peut-être à cause des vérités qu’il aborde. Mon intention était simplement de raconter mon histoire et de témoigner de certaines expériences, sans critiques ni jugements. Ils m’ont montré que la famille ne se limite pas aux liens de sang, mais réside dans ceux qui vous soutiennent dans les moments difficiles, qui vous acceptent tel que vous êtes, avec vos forces et vos faiblesses. À chaque pensée pour ma famille de cœur, je ressens une profonde gratitude. Ils m’ont offert un sentiment d’appartenance, un refuge où je peux être moi-même sans craindre le jugement, un lieu où règnent la chaleur humaine et la compréhension. Ces relations m’ont appris des leçons précieuses sur l’empathie, la solidarité et l’importance de l’écoute.
Je réalise que chacun peut réagir différemment et prends conscience qu’un auteur ne maîtrise pas toujours la manière dont son œuvre est reçue ou interprétée. Les lecteurs s’approprient parfois le texte, lui donnant une vie et une signification qui dépassent ce que l’auteur avait imaginé.
