Une fois de plus, je suis témoin d’une réalité aussi triste que révoltante. Une personne âgée m’a demandé de l’aide après avoir été délaissée par ses proches lorsqu’elle en avait le plus besoin. « Trop de temps, trop d’efforts… On a notre vie. » L’excuse parfaite pour fuir ses responsabilités.
Aujourd’hui, ces mêmes proches reviennent, mais pas pour prendre de ses nouvelles. Non, ils m’observent, posent des questions à demi-mot, comme s’ils cherchaient à comprendre ce qui se cache derrière mon engagement. Voir cette personne sereine et épanouie les dérange. Dans leur esprit, personne ne donne sans arrière-pensée. Pour eux, la bienveillance et la gentillesse ne peuvent exister sans intérêt caché.
Certains vont même jusqu’à murmurer que je profite de la situation, que je manipule, que je cherche peut-être à m’approprier quelque chose. Pourtant, la seule chose que je gagne dans cet accompagnement, c’est la satisfaction de voir cette personne reprendre goût à la vie, se sentir entourée, écoutée et respectée.
Malheureusement, il est plus facile de critiquer et de soupçonner que de tendre la main. Plus facile d’attendre un héritage sans rien faire que de consacrer du temps et de l’attention à un être cher. Mais qu’importe. Ceux qui ne savent pas voir la valeur de la bienveillance passent à côté de l’essentiel : la dignité, la chaleur humaine et l’amour inconditionnel qui font la vraie richesse de la vie
Prendre soin d’une personne vulnérable n’est ni une corvée ni une stratégie, c’est simplement faire ce qui est juste, et j’en suis fier. Mais pour certains, l’empathie n’existe pas… jusqu’à ce que l’héritage se profile à l’horizon.
La bienveillance existe, qu’on le veuille ou non. Et elle n’a pas à se justifier.
