Hier soir, un ami s’est fait fracturer la vitre arrière de sa voiture en sortant de notre partie de padel. Le secteur est pourtant réputé calme et sécurisé. Malheureusement, il avait laissé sa sacoche de travail à l’intérieur, contenant ses outils informatiques, des documents administratifs, et même son passeport…
Il a bien sûr appelé la gendarmerie, qui est intervenue dans un délai tout à fait raisonnable, même si dans ce genre de moment, c’est toujours trop long.
Mais ce qui m’a marqué, et attristé, c’est de les voir arriver à trois, entassés dans un vieux Renault Kangoo complètement rincé, à croire qu’il avait 300 000 kilomètres au compteur.
Et dès qu’ils sont descendus du véhicule, la première chose qu’ils ont dite, c’est : « Ce n’est pas parce qu’on a un vieux Kangoo qu’on n’est pas professionnels. »
Ils se sont justifiés spontanément de leur matériel, comme s’ils avaient honte. Comme s’ils sentaient d’avance le regard porté sur eux.
Et franchement… c’est révoltant.
On peut avoir des avis très partagés sur les forces de l’ordre, parfois critiques, parfois amers. On les voit trop souvent là où on préférerait qu’ils ne soient pas, à verbaliser le citoyen lambda, et trop rarement là où on les attend, face aux vrais délinquants.
Mais ce soir, ce qui m’a frappé, c’est qu’on envoie ces femmes et ces hommes, censés nous protéger, en mission dans des véhicules indignes.
Comment peut-on exiger de leur part rigueur, efficacité et autorité si on ne leur donne même pas les moyens de faire leur travail avec dignité ?
Ce n’est pas qu’une question de voiture, c’est une question de respect.
