Professionnel, malgré tout.

Hier soir, un ami s’est fait fracturer la vitre arrière de sa voiture en sortant de notre partie de padel. Le secteur est pourtant réputé calme et sécurisé. Malheureusement, il avait laissé sa sacoche de travail à l’intérieur, contenant ses outils informatiques, des documents administratifs, et même son passeport…

Il a bien sûr appelé la gendarmerie, qui est intervenue dans un délai tout à fait raisonnable, même si dans ce genre de moment, c’est toujours trop long.

Mais ce qui m’a marqué, et attristé, c’est de les voir arriver à trois, entassés dans un vieux Renault Kangoo complètement rincé, à croire qu’il avait 300 000 kilomètres au compteur.

Et dès qu’ils sont descendus du véhicule, la première chose qu’ils ont dite, c’est : « Ce n’est pas parce qu’on a un vieux Kangoo qu’on n’est pas professionnels. »

Ils se sont justifiés spontanément de leur matériel, comme s’ils avaient honte. Comme s’ils sentaient d’avance le regard porté sur eux.

Et franchement… c’est révoltant.

On peut avoir des avis très partagés sur les forces de l’ordre, parfois critiques, parfois amers. On les voit trop souvent là où on préférerait qu’ils ne soient pas, à verbaliser le citoyen lambda, et trop rarement là où on les attend, face aux vrais délinquants.

Mais ce soir, ce qui m’a frappé, c’est qu’on envoie ces femmes et ces hommes, censés nous protéger, en mission dans des véhicules indignes.

Comment peut-on exiger de leur part rigueur, efficacité et autorité si on ne leur donne même pas les moyens de faire leur travail avec dignité ?

Ce n’est pas qu’une question de voiture, c’est une question de respect.


2 réponses à « Professionnel, malgré tout. »

  1. Avatar de Franck LE COZ
    Franck LE COZ

    On est tellement d’accord sur ce point Eric !

    On rentre dans la police ou la gendarmerie maintenant comme on rentrerait dans les ordres, sauf qu’en plein désordre le respect et la dignité n’existent plus …

    C’est un véritable sacerdoce que de vouloir servir son pays avec un uniforme, que ce soit les pompiers, les policiers, les gendarmes mais également ceux qui revêtent une blouse blanche et qui se font frapper quand ils nous soignent, quelle époque 😦

    Alors si l’un d’entre eux « débloque » et commet une bavure, quel scandale dans la rue, c’est une véritable révolution dans les rues !

    Mais qui s’occupe des familles de celles et ceux qui servent notre pays sous notre drapeau et qui meurent sous la violence des banlieues et des caïds de la drogue ?

    Ce vieux Kangoo est en effet un symbole et -en tant que tel- il suffit à refléter la pauvreté de nos institutions et l’asservissement de nos forces de l’ordre.

    D’ailleurs, pouvons-nous encore parler de « forces de l’ordre » à une période où la faiblesse les caractérise tant les moyens qui leur sont alloués sont ridicules ?

    Très amicalement

    Franck

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    1. Avatar de erichardy1962
      erichardy1962

      Franck,

      Tu as raison, le manque de moyens fragilise ces femmes et ces hommes, et c’est finalement notre société tout entière qui s’en trouve affaiblie. Derrière les symboles, comme ce Kangoo, il y a la question essentielle de la dignité accordée à celles et ceux qui nous protègent ou nous soignent.

      Amicalement

      J’aime

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